jeudi 30 septembre 2010

La veille de notre rencontre

Les histoires ne choisissent pas leur début.
Pas plus que la foudre ne choisit d’électriser la nuit
Dans sa robe bleue étoilée à la fois trop courte
Et trop longue que pour aimer mille pluies.

Comme une sortie de route,
Se juger soi-même, les souliers dans le caniveau.
Se rendre compte que sa vie est un mariage blanc.
Avoir pour maîtresse la rue et y gâcher sa mémoire,
Le long des trottoirs.

Hasardeux comme le destin quand il ne veut pas qu’on le reconnaisse.
Ce n’est pas pour rien que les hôpitaux sont couleur neige.
Et que les trônes de Chine brillent à rendre aveugle.
Ah la vie ! Sous ses airs d’accident …

Pourtant belle comme une migration de dauphins
Qui nage à la rencontre de sa réalité
traverse l’écume des vagues froides
et fait jaillir des éclats d’or pur, sous le soleil.

Sans temps

Le jockey termine sa course, dans une forêt giboyeuse comme le rêve, où une femme oublie le couple qu'elle était, dans le soleil déclinant.
L'or fin qui était autre fois la sève de ses veines est devenu pétrole, pollué par l'industrie de ses pensées.

Une déchirure l'avait emmenée en mer, elle et lui, l'amiral de son cœur, l'ombre de sa volonté, l'illusion de son bonheur, le marionnettiste de ses désirs, qu'elle embrassait avec toute la douceur de ses lèvres roses.

Ses sanglots sur l'amour et le sang de la mort traversent comme une fausse lumière l'occident de son corps tandis qu'elle cherche, insensée, un jumeau plus honnête au hasard dans le miroir de l'existence.

Dans le clair-obscur de la vie, elle avance à tâtons
juste habillée de sa chaire laiteuse vers la faune inconnue
les pierres autour d'elle sont autant de colliers précieux que son imaginaire s'apprête à lui offrir
Dans le son du pendule, elle voit l'éclat des éperons ceux de son chevalier qui lui amène l'aile pour sonner le glas de sa rêvolution et voler la vie à la mort.

mardi 28 septembre 2010

Je crois donc j'espère

Je crois qu’elle est brune, avec des cheveux longs, le plus long possible. Légèrement ondulés. Un nez fort, un teint, une fois pâle, une fois dorée, mais toujours un peu bronzée. Des petits seins comme des joues souriantes. Un sourire qui rappelle ses yeux et vice versa. Il n’y aurait rien de trop mais pas assez non plus. On ne pourrait jamais en être écœuré mais on n’en aurait jamais assez non plus. Ce manque, ce serait l’amour parce qu’elle sait aimer. Il y aurait toujours de la place. Elle serait toujours la même mais il y aurait toujours du neuf. Son visage serait aussi doué que le ciel pour montrer ses émotions. Son front et ses joues parleraient de l’horizon, ses yeux de ses nuages, de la lune et du soleil. Sa bouche mentirait de temps en temps pour que ses yeux n’aient pas à le faire. Ses yeux auraient plus d’intimité que la profondeur d’un lac au Canada. Ses yeux m’embrasseraient et je m’y noierais pour gouter son âme. Sa bouche me ramènerait à la surface de ses lèvres jalouses et je coulerais à nouveau dans sa bouche. Ses bras seraient comme des lianes pour attraper les étoiles, ses mains seraient faites pour les porter à leurs doigts. Elle aurait des jambes comme des fleuves, infinies. Et suivant l’onde de leur tendresse, j’aboutirais à leur delta, à l’origine du monde, au bord de son océan.

Eglantine

Si je t’avais devant moi,
Si t’étais là, vraiment, vraiment là.
J’imagine qu’au début on serait un peu gêné, non ?
Gêné de se voir, de pouvoir de nouveau s’aimer du regard.
Et puis pourquoi pas ? pourquoi, je t’embrasserais pas après avoir caressé ta joue et laissé couler cette larme de mon œil, sur ma joue, ta joue, parce que je te la passerais comme une coccinelle pour faire un souhait, pour que tu gouttes à mes sentiments. Cette perle innocente. C est bon et puis comme une influence… Stone, mon monde tourne à l’envers, c’est trop d’un coup que de te revoir, de t’avoir. Toute entière, j’ose à peine t’imaginer nue sous mes mains, tout juste assez grandes pour t’attraper un sein. Puis ma langue qui s’arrêterait enfin de parler pour jouer avec ton sexe. Enfin te rencontrer, te gouter et puis peut=être même te connaitre. Raconter des histoires, de la romance entre tes lèvres. Ton cœur comme une bombe contre ma poitrine. Sentir ton dieu. Putain de religion ! Aimer ça en toi ! Croire que de nouveau l’amour c’est pas juste hier.
Si je t’avais devant moi, je réinventerais mes goûts pour mieux me comprendre, pour mieux t’aimer. Je te dédicacerais le sexe, prostituerais toutes mes envies contre ton orgasme. Ecouterais ton chant de sirène, crèverais noyé dans ton envie. Et puis, si tu veux bien, je resterais avec toi.

lundi 27 septembre 2010

Kawa sutra

Un bar à café. Et non un café. La nuance est infime et infinie. Haute voltige et morale acceptée. Une ruse faite pour moi, pour tous les coquets de l’égo, pour tous les handicapés du Prozac et du café et visiblement les sou-doués de la mode. Un spaghetti numéro sept aplati pour remuer son sucre. Ecologie de l’idée. Charmant bordel mais putain de décor. Le serveur habillé en gondolier sûrement responsable est sûrement responsable. J’écris à une machine à coudre face à une grande planche en bois, un siège de barbier, les contes de la folie ordinaire, la presse, de la mousse de lait, une immense scie rouillée en Damoclès au dessus d’un couple qui ne m’intéresse pas. Trois rousses pour six brunes. Pas de blondes. Une échelle dessinée au mur, deux grosses, un type de passage, parfum de violette parce que porte de chiotte ouverte. Murs blancs. Pourquoi ? Murs blancs entrecoupés de shémas chimiques, molécules de café et dessins agaçants d’un paresseux déjà fatigué et lampe, lampe qui défie mes adjectifs. Une télé, la belle et la bête, Radiohead, une diarrhée de gens qui passent, qui passent, qui passent dehors, qui peut-être aiment ça mais ne se rendent pas compte qu’ils passent sur du KarmaPolice. I love myself. I love myself. Penser ne me sert à rien aujourd’hui. Une fille qui sourit à son mobile. Encore un lendemain, dans le courant des journées d’hier, dans la traine des souvenirs refantasmés, dans l’espace aussi perdu qu’inventable d’un bar à café. Et putain ! Personne ne ferme sa porte de chiotte ici ?! Porte ouverte sur la paisible défection de tout ce petit monde, au parfum de violette. Poésie noire de l’envie d’avoir envie. Du Johnny maintenant ! Tout va bien ! Merde et soupir marabout flash ! Envolée solitaire et vapeurs de kawa, sexe de femme empalé sur un building, œil téton, sourire nombril. Fureur et minceur. Fille qui me ramène des journaux qui ne sont pas les miens. Baiser. Fille qui s’essuie le con dans cette confinerie violette. Baiser. Fille qui l’attend. Baiser. Et putain de de nouveau de putain de porte ouverte ! Fer à cheval. Bar à café qui ferme à Sept heure. Librairie, onze heure. Dix degrés de tomber pendant la nuit. Pas faim. Même pas la faim d’avoir faim. Soif quand-même. Soif d’une âme naufragée, échouée sur un autre continent. Il faut baiser !

jeudi 23 septembre 2010

Omelette au saumon et nébuleuse d'Oriane

J’aimais son sourire forcé, forcée d’être une serveuse. Coupe garçon et pendantes boucles d’oreilles. Elle fait avouer un peu d’ambigüité dans le goût. Le jour d’après. Je vois bien que pour certains c’est aujourd’hui. S’ils continuent à s’aimer, je vais gerber. Ils sont seuls dans le bar, et puis il y a moi. Et les deux Safo. Etre une femme pour me pardonner ma bêtise d’homme. Pour pouvoir pleurer. J’aime et puis quoi… ? Echapper un peu plus à l’asile. Empaillé, l’animal social. Au comptoir ou sous la pluie. Contre toi ou à côté. Juste avant encore demain. Une hélice qui tourne. Une cigarette pour compter le temps. Une cigarette, le temps qu’une hélice tourne. Des verres suspendus à l’envers. Hasard-branlette et bougie seule. Te disputer mon être. Ne pas te connaître pour mieux t’apprécier. Entouré de soûls. Toi qui parle de toi, ma main dans tes cheveux. Dors soleil d'or!

Ca pour ça
Mourir pour renaître un peu d’espoir phénix. Larme artisanale. Saint Sylvestre dans l’âme. Jouer de l’accordéon avec la vie. Un jeu, un instrument. Lumière et sac à main. Tousser tout ça et comprendre partiellement la moitié d’une chose. Merde. Bière qui plus est. Jazz à nouveau. Bye bye Baby.

Je sais que c’est de la folie
Voir combien de temps je pourrais suivre cette inconnue, me changer et revenir au même endroit.

Vulnérable
Déprécier le temps pour le temps. Les gens vont tellement aux toilettes. Pourquoi je laisserais au hasard quelque chose que je veux être sur ma destinée…Je voulais voir si je pouvais m’offrir de t’offrir un verre pour me rattraper d’hier. Je ne me sentais pas le courage d’affronter cette journée seul et puis je ne voulais pas m’évader, m’effacer dans un film. Alors je t’attends, je bois dans un bar. Au travers des gens…

mercredi 22 septembre 2010

Les roses assassines ou les filles sans colliers

Humeur de bouteille, une fois n’est pas coutume, trimballé entre plusieurs pensées rêve gauche.
Bar obscur et journée pluvieuse, que faire de moi… ? Chaque journée a si bon goût. Un houblon nuageux, aujourd’hui. Une fille, les bras en l’air, les aisselles nues, les cheveux attachés à l’ex-nouvelle mode houpette voyage-voyage. Il est trop vieux. Ca doit être son père… Barman payé pour attendre les clients et me regarder écrire. Les bras croisés. Un piano recouvert. Un piano où j’ai vu jouer Gonzales le fou, Chantale la poète duelliste des cordes et Rosa, l’étudiante japonaise. Vapeurs de lave-vaisselle et bruit de shakers sur de la bossa nova. Mon manteau sur les épaules, mon mini pc sous les doigts et mon vague à l’âme, vague averse, pluie à peine crachin qui vague à mon âme, amère amour solitaire. Tableau noir sous la craie, serviettes et filles sans colliers, roses assassines, chargées de réalité. Belle désillusion pour une fois. Dans quel ordre ? Une vie où tout est neuf. Où tout est différent. Où tout est plus ou moins pareil à ce qu’on espérait. A ce qu’on enviait. Pour soi. Si facilement et puis ces petits sauts d’obstacles. Ces petits choix. Ces petits toi ou toi ou encore toi. Et puis t’es qui toi ? Ton numéro ? Stp ! Une pour tout résoudre ou alors est-ce là que réside le problème que tu pardon je ne veux pas résoudre. Un peu moins se parler et un peu plus s’écouter. M’être vu il y a dix ans et me voir dans dix ans. Regard vide par la fenêtre, revenir à soi et chercher une métaphore, une allégorie à l’à-présent arc-en-ciel sous la pluie. Une terrasse avec des demoiselles. Brune, brune, blonde, ambrée.

Brinqueballer, tanguer et chavirer toujours entre contemplation et impatience. Laisser faire ou agir, provoquer le destin. Mais comment ? Comment ne pas le laisser être ce qu’il est. Ecrire un peu tous les jours et draguer un peu tous les soirs. Avenir de bar en bar. De mots en mots. Elles sont toutes tellement quelque chose que je voudrais goûter une vie entière. Neuf vies de chat pour vivre à fond les accidents de cœur, démon des toits. Un contre bassiste qui s’installe contre un mur à côté d’un piano. Quel instrument ! Mes amis arrivent pour un jazz six à huit. Patte blanche et pelote de laine en do mineur. Hasard à répétition sonores. Destinées embrassées d’une musique et d’un homme accoudé au comptoir. Quoi le jazz et moi ?

jeudi 2 septembre 2010

Aujourd'hui, une seule minute

Aujourd'hui. Tu me manques. Je te connais à peine. Et aujourd'hui, je me languis de toi, du verbe se languir. Aujourd'hui, ce millénaire qui n'est qu'un gamin, joue tout autour de moi et je me sens vieux de ne pas te connaître. Aujourd'hui, une seule minute m'attend. Une seule minute pour me faire grandir. Une seule minute, une sensation, un sentiment, quelque chose en moi qui ne cesse de naître et renaître jusqu'à ce que je ne le laisse plus mourir. Une seule minute pour m'attarder sur ta beauté de femme. Une seule minute pour entendre une voix tendre qui à l' aube de moi-même murmure la ballade du temps. La mélodie de ce qui est, de ce qui reste, de ce petit rien qui nous traverse, nous remplit les poumons et nous laisse. Aujourd'hui, une seule minute passe comme l'éternelle promesse de l'origine que je continue d'oublier. Aujourd'hui, une seule minute, je te vois comme toutes ces minutes qui me manquent pour apprécier le temps.