lundi 27 septembre 2010

Kawa sutra

Un bar à café. Et non un café. La nuance est infime et infinie. Haute voltige et morale acceptée. Une ruse faite pour moi, pour tous les coquets de l’égo, pour tous les handicapés du Prozac et du café et visiblement les sou-doués de la mode. Un spaghetti numéro sept aplati pour remuer son sucre. Ecologie de l’idée. Charmant bordel mais putain de décor. Le serveur habillé en gondolier sûrement responsable est sûrement responsable. J’écris à une machine à coudre face à une grande planche en bois, un siège de barbier, les contes de la folie ordinaire, la presse, de la mousse de lait, une immense scie rouillée en Damoclès au dessus d’un couple qui ne m’intéresse pas. Trois rousses pour six brunes. Pas de blondes. Une échelle dessinée au mur, deux grosses, un type de passage, parfum de violette parce que porte de chiotte ouverte. Murs blancs. Pourquoi ? Murs blancs entrecoupés de shémas chimiques, molécules de café et dessins agaçants d’un paresseux déjà fatigué et lampe, lampe qui défie mes adjectifs. Une télé, la belle et la bête, Radiohead, une diarrhée de gens qui passent, qui passent, qui passent dehors, qui peut-être aiment ça mais ne se rendent pas compte qu’ils passent sur du KarmaPolice. I love myself. I love myself. Penser ne me sert à rien aujourd’hui. Une fille qui sourit à son mobile. Encore un lendemain, dans le courant des journées d’hier, dans la traine des souvenirs refantasmés, dans l’espace aussi perdu qu’inventable d’un bar à café. Et putain ! Personne ne ferme sa porte de chiotte ici ?! Porte ouverte sur la paisible défection de tout ce petit monde, au parfum de violette. Poésie noire de l’envie d’avoir envie. Du Johnny maintenant ! Tout va bien ! Merde et soupir marabout flash ! Envolée solitaire et vapeurs de kawa, sexe de femme empalé sur un building, œil téton, sourire nombril. Fureur et minceur. Fille qui me ramène des journaux qui ne sont pas les miens. Baiser. Fille qui s’essuie le con dans cette confinerie violette. Baiser. Fille qui l’attend. Baiser. Et putain de de nouveau de putain de porte ouverte ! Fer à cheval. Bar à café qui ferme à Sept heure. Librairie, onze heure. Dix degrés de tomber pendant la nuit. Pas faim. Même pas la faim d’avoir faim. Soif quand-même. Soif d’une âme naufragée, échouée sur un autre continent. Il faut baiser !

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